miércoles, 10 de diciembre de 2025

"Boundaries That Bind? Pagan and Christian Arabs between Syriac and Islamic Strategies of Distinction (Late First Century AH)," in Mechanisms of Social Dependency in the Early Islamic Empire, ed. P. Sijpesteijn and E. Hayes, p. 423-465, Cambridge: CUP, 2024 (Intro and conclusion). By Simon Pierre

https://www.academia.edu/44662224/_Boundaries_That_Bind_Pagan_and_Christian_Arabs_between_Syriac_and_Islamic_Strategies_of_Distinction_Late_First_Century_AH_in_Mechanisms_of_Social_Dependency_in_the_Early_Islamic_Empire_ed_P_Sijpesteijn_and_E_Hayes_p_423_465_Cambridge_CUP_2024_Intro_and_conclusion_?nav_from=6b3e3039-81a7-4655-b44a-8446c15736c5 https://www.cambridge.org/core/books/mechanisms-of-social-dependency-in-the-early-islamic-empire/boundaries-that-bind-pagan-and-christian-arabs-between-syriac-and-islamic-strategies-of-distinction-late-first-century-ah/57914A5CCF563E1B29F180A6D887B1EC Comment fixait-on la limite interconfessionnelle au premier siècle de l’hégire et qui s’en chargeait ? Au Ier siècle de l’hégire se produit une séparation irréversible des courants syriaques chrétiens dans le contexte de l’effritement de l’idéal de l’empire chrétien universel et d’une Église orthodoxe œcuménique. La stabilisation des conquêtes médinoises dans un empire réunissant les territoires anciennement romains de Syrie et Ǧazīra et les provinces de l’Orient post-sassanides semble avoir à tout le moins favorisé ce processus de cristallisation. La différenciation de ce nouveau mouvement idéologique fut réciproquement le produit d’un besoin des autorités piétistes et intellectuelles du milieu muʾmin à repousser pratiques, dogmes et personnalités du christianisme hors du cercle islamique. Ainsi, parmi les documents les plus anciens démontrant une tentative de délimitation, nous trouvons les lettres de Ḥnan-Išōʿ (r. 686-693), catholicos nestorien de l’Orient et celle de son contemporain (et compatriote irakien) miaphysite, le patriarche d’Antioche (r. 64/684-68/687) Athanase de Balad . Moine et professeur de Qennešrē sur l’Euphrate, il produisit en outre une lettre pastorale condamnant les relations sociales et matrimoniales avec les païens (ḥanpē). Il est frappant que le tabou principale des victimes (dabāʾiḥ-dabḥē) et secondairement celui du mariage (tazawwaǧa/ezdawwag) des femmes soit absolument transparent des interdits de la lettre pastorale d’Athanase de Balad . Nous faisons l’hypothèse que ce fut avant tout leur excommunication de la part d’organisations ecclésiastiques chrétiennes cherchant à trouver leur place comme minorité politique et à compter leurs ouailles qui contribua à contraindre les mhaggrōyē à former leur propre organisation cultuelle et à s’affranchir de toute influence chrétienne. À ce titre, la littérature concernant les Arabes chrétiens, population hybride par excellence et témoin d’une troublante période de confusion permet de reconstituer ces deux moments d’immixtion et de séparation. Des Tanūḫ et des Ṭayy, au moins partiellement chrétiens jusqu’à la fin du VIIIe siècle étaient installés à proximité de la capitale du ǧund. Réciproquement, les naṣārā al-ʿarab devinrent l’objet d’une forme de répulsion spécifique de la part du « milieu sectaire » musulman. L’élite muḥammadienne marwānide et primo-abbasside construisit un discours tendant à les assimiler à des crypto-païens. Ils visaient à les bannir les nombreuses interrelations sociales qu’ils entretenaient avec les Arabes ayant choisi de n’être « que » musulmans : notamment en prohibant la consommation de leur nourriture et de leurs femmes. Cette exclusion des Arabes chrétiens de l’inclusivité fondamentale de l’islam naissant à l’égard des femmes et des viandes des « gens ayant reçus l’écriture (Coran V, 5) »fut cependant débattue et contestée durant tout le IIe siècle Il est frappant que le tabou principale des victimes (dabāʾiḥ-dabḥē) et secondairement celui du mariage (tazawwaǧa/ezdawwag) des femmes soit absolument transparent des interdits de la lettre pastorale d’Athanase de Balad. ...

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